Validation du modèle
Pour vérifier l’exactitude du modèle autrement qu’à l’aide de calculs manuels, nous avons réalisé une série d’analyses de sensibilité, en ne changeant qu’un paramètre d’entrée à la fois (voir ci-dessous). Nous avons comparé les résultats de ces analyses au modèle de base afin de relever les différences.
Indépendance par rapport à la trame choisie
Comme la précision et la convergence du modèle dépendent de la qualité du maillage, nous avons réalisé une analyse indépendante de celui-ci, sans changer d’autres paramètres que la méthodologie de maillage et la taille des éléments. Nous avons évalué la qualité des éléments du maillage sous l’angle de leur orthogonalité, de leur rapport hauteur-largeur, de leur taux d’expansion, etc.
Modèles de turbulences
Nous avons élaboré une simulation distincte faisant appel au modèle de turbulence Shear Stress Transport (SST) (transport tenant compte des contraintes de cisaillement) pour établir une comparaison avec le modèle initial (c.-à-d. le modèle de turbulence k-ε), sous l’angle de la répartition des pressions, du champ de vitesse, de l’énergie cinétique des turbulences, etc.
Conditions aux limites
Différentes conditions aux limites sont appliquées au modèle une à une, ce qui permet d’étudier l’influence de chacune d’elles sur le champ d’écoulement. Pour ces analyses de sensibilité, nous avons également fait varier le débit dans chacune des turbines, ainsi que la rugosité des parois internes, la taille et le nombre des particules en suspension, etc.
En conclusion
La modélisation reposant sur la dynamique numérique des fluides (DNF) constitue une méthode d’analyse efficace du comportement hydraulique d’une conduite forcée et d’autres ouvrages ou équipements hydrauliques (turbines, vannes, etc.). Les données fiables et détaillées qu’elle permet d’obtenir sur les caractéristiques de l’écoulement permettent aux concepteurs d’optimiser la forme des ouvrages et d’en améliorer le rendement hydraulique. Elle permet également de prévoir l’érosion des surfaces due aux sédiments en suspension dans la rivière, ce qui facilite l’étude des problèmes d’entretien à long terme, dès la phase de conception.
Ce modèle de DNF peut par ailleurs être combiné à un modèle mécanique du collecteur (p. ex. un modèle tridimensionnel numérique distinct pour l’analyse des contraintes et des déformations de la structure) dans Ansys. Les modèles hydraulique et mécanique s’alimentent alors mutuellement en entrée comme sur le plan des résultats (c.-à-d. que le modèle hydraulique reçoit en entrée les caractéristiques géométriques de la structure déformée déterminées par le modèle mécanique et que la répartition des pressions qui résulte du modèle hydraulique permet de définir les charges imposées au modèle mécanique). On fait s’exécuter les deux modèles en parallèle jusqu’à ce qu’ils convergent simultanément, ce qui donne une idée plus réaliste du comportement du collecteur que si l’analyse structurelle et l’analyse hydraulique étaient menées séparément. Ce modèle interactif intégrant fluide et structure (modèle FSI ou fluid-structure interactive model) fera l’objet d’un autre article.