Un peu de théorie
Le bruit est mesuré sur une échelle de décibels ajustée à l’oreille humaine, appelée décibels A (dBA). Cette échelle est mesurée en fonction de la pression acoustique et basée sur une échelle logarithmique de base 10. Le décibel utilise le pascal (Pa) comme unité de pression.
Comme il ne s’agit pas d’une relation linéaire, il est difficile de quantifier une hausse de décibels sans appareil de mesure. En effet, l’augmentation d’un bruit de 10 dBA est considérée par l’humain comme étant deux fois plus forte[1]. De façon absolue, une augmentation du double de l’énergie représente une hausse totale de 3 dB. Par exemple, deux machines produisant 50 dB individuellement produisent de concert 53 dB, et non 100 dB. Il existe des normes afin de guider les employeurs quant aux protections requises en milieu industriel.
Le contexte légal
Au Canada, le niveau d'exposition maximal admissible est uniforme pour toutes les provinces. Pour une exposition continue de huit heures, la limite est établie à 85 dBA.
Moyens de protection conventionnels
Les moyens de protection individuels sont les plus répandus en milieu industriel. Lorsque le bruit est très intense, une double protection peut être nécessaire, telle que le port de coquilles de protection, en plus de l’usage de bouchons intra-auriculaires. Cependant, une telle protection peut causer des problèmes lorsque vient le temps de communiquer de l’information à des collègues.
Ainsi, le meilleur moyen de protection consiste à réduire le bruit à la source. À cet égard, plusieurs moyens peuvent être considérés, tels que des parois isolantes, des murets ou des enveloppes. Chacun comportant des avantages et des inconvénients, le moyen doit être évalué et s’adapter le plus possible aux manipulations sur les équipements.
La méthode conventionnelle pour réduire le niveau sonore d’un groupe électrogène est d’ajouter une enceinte acoustique autour de chaque génératrice. Toutefois, cette avenue comporte des désavantages :
- Elle est coûteuse.
- Elle exige un système de ventilation supplémentaire, souvent complexe et volumineux, pour refroidir les génératrices.
- L’entretien des génératrices devient plus complexe, car il nécessite plusieurs ponts roulants ou toits d’abri amovibles.
- Le bâtiment doit avoir les dimensions nécessaires pour accueillir l’enceinte acoustique, ce qui augmente son empreinte au sol.
Moyens de protection innovants : un exemple
Dans le cadre d’une étude de bruit effectuée sur des groupes électrogènes produisant des niveaux sonores atteignant 110 dBA, les experts de BBA ont proposé une modification à la conception du bâtiment au moyen d’ajout de parois acoustiques.
Pour éviter que les travailleurs aient à porter une double protection auditive, des parois acoustiques ont été érigées autour des groupes électrogènes, sans atteindre la pleine hauteur du bâtiment, ce qui permet l’utilisation des ponts roulants du secteur et le refroidissement des génératrices. De plus, les parois ne nuisent pas à l’entretien des groupes électrogènes.
La simulation acoustique a aussi permis d’optimiser la hauteur des parois afin de permettre de filtrer le bruit et de n’exposer les travailleurs qu’à un bruit continu de 94 dBA. Cette solution a permis de respecter la norme d’exposition au bruit pour une période de 12 heures consécutives, établie à 83 dBA, avec le simple port de bouchons.