4. Une densité d’air plus faible peut également représenter un défi pour la conception des compresseurs à gaz. Au niveau de la mer, la spécification du débit en pieds cubes par minute (CFM) ou en pieds cubes standards par minute (SCFM) est anodine, puisque leurs valeurs sont approximativement égales. Toutefois, à haute altitude, la différence entre le débit en pieds cubes réels par minute (ACFM) et en pieds cubes standards par minute (SCFM) devient considérable. Cet aspect doit alors être revu et précisé avec le fabricant pour éviter un mauvais dimensionnement et sélection du compresseur.
5. Plus l’altitude est élevée, plus l’écart entre la pression relative et la pression absolue est important, en particulier lors du pompage de fluides. Il convient donc d’accorder une attention particulière aux fluides « proches du niveau de saturation » ou « au niveau de saturation » ainsi qu’à leurs propriétés thermodynamiques à différentes pressions et températures (par exemple : la vaporisation (flash) de l’eau dans des équipements, cavitation de pompes), et ce, afin d’éviter tout état indésirable du fluide dans le procédé.
6. Dans le même ordre d’idées, le pompage de fluides en circuit fermé nécessite une attention particulière lors de la conception des réservoirs d’expansion; en général, les fabricants pressurisent initialement les réservoirs d’expansion à 1 ATM. En revanche, à haute altitude, cette variable doit être soigneusement calculée en tenant compte des points hauts et bas du réseau. Elle doit également être confirmée auprès du fabricant avant la sélection finale de l’équipement.
7. Les génératrices sont typiquement équipées de pompes à huile entraînées par le même arbre moteur pour la lubrification du vilebrequin et des autres composants du moteur. En général, ces pompes sont conçues pour fonctionner au niveau de la mer. Si les variables essentielles de leur conception ne sont pas adaptées à la haute altitude, notamment la pression à l’entrée de la pompe (NPSH), de la mousse d’huile pourrait se former dans le carter. L’accumulation des bulles d’air formées dans l’huile peut alors provoquer une panne de la pompe ou des conséquences plus graves. À titre d’exemple, dans l’une de nos applications, la pompe d’huile a dû être déplacée du moteur sur une plateforme séparée à terre pour assurer son bon fonctionnement.
8. De plus, à haute altitude, lorsque l’air est utilisé comme isolant électrique dans des équipements (génératrices, boîtes à câbles, transformateurs, câbles haute tension, disques durs d’ordinateurs, etc.), l’espacement entre les pièces sous tension doit être adapté et le facteur de déclassement approprié doit être appliqué pour garantir une bonne isolation entre les composants. Ce dégagement peut atteindre 1.4 fois la valeur nominale.
9. Le facteur humain doit également être pris en compte à haute altitude, car les niveaux de productivité diminuent conjointement avec les niveaux d’oxygène. Cette réalité peut rapidement entraîner des difficultés si elle n’est pas prévue dans le budget. Le manque de personnel spécialisé pose également un défi, surtout sur les sites très éloignés.
10. Enfin, et en fonction de l’éloignement de la centrale, la complexité logistique – échéancier de livraison, transport, installation des équipements sur le site et autres – doit être correctement évaluée pour éviter les retards. Ainsi, il est préférable de favoriser les équipements préfabriqués pour ce type d’application.