Des critères de conception contraignants
Dans le cadre d’un récent projet industriel, notre défi consistait à concevoir la fondation d’un équipement lourd du type presse pour lequel le critère de tassement du sol à respecter était extrêmement sévère. En effet, le déplacement vertical de la fondation était limité à 2 mm alors que, dans la pratique courante, les rapports géotechniques définissent les capacités portantes du sol en se limitant à un tassement de l’ordre de 25 mm.
Bien souvent, dans ces situations, un·e ingénieur·e de conception a le réflexe de proposer des fondations profondes comme les pieux. Bien que cette option ait été étudiée dans le cadre de notre projet, elle n’a pas été retenue pour des raisons financières (coûts élevés des pieux forés) et techniques (tassement supérieur à 2 mm qui aurait était difficile à respecter pour les pieux battus).
D’ailleurs, aucune fondation n’a été techniquement concevable avec les contraintes mentionnées précédemment. Les seules solutions possibles consistaient à changer l’emplacement de la fondation ou à renforcer le sol en place. Puisqu’il s’agissait d’un projet d’agrandissement d’une usine existante, changer d’emplacement n’était pas une option.
Une technique hautement spécialisée
La technique de renforcement du sol s’appuie sur un savoir-faire hautement spécialisé et, par conséquent, elle n’est pas souvent employée dans les constructions courantes. En effet, cette expertise est plutôt complémentaire aux services offerts par les firmes de génie-conseil.
Dans le présent projet, la contribution de ce type d’expertise consistait à utiliser des colonnes à modules contrôlés (CMC) avec le suivi au chantier (voir Figure 1).