Cette analyse est encore plus importante quand il s’agit de pomper des liquides chargés. En effet, puisque les courbes des pompes de ces liquides sont généralement assez planes, la hauteur DH1 est souvent réduite.
B. La force de la pression négative présente dans le siphon dépend de la valeur DH (hauteur de refoulement). La pression absolue dans le manomètre à vide est d’environ 10 m pour la colonne d’eau, mais de 10/(densité relative) pour la colonne de liquides chargés. Il n’est pas réaliste d’atteindre ce niveau de vide. Je recommanderais d’établir la valeur de service du vide présent dans le siphon à au maximum 50 à 60 % de ce maximum absolu. En appliquant ce critère à un système de pompage de liquides chargés dont la densité relative est de 1,5, la DH maximum ne devrait pas être supérieure à 10 x (50 à 60 %)/1,5 = 3,35 à 4 m. C’est beaucoup plus pragmatique ainsi.
C. Si l’aménagement de l’usine exige que la DH soit plus haute que 4 m pour les réseaux de liquides chargés, alors le dispositif anti-refoulement devrait être installé à l’élévation de tuyauterie la plus haute pour annuler la pression négative dans le siphon. Par la suite, la pompe devrait être dimensionnée avec une hauteur statique du système correspondant à la valeur SH1. Par conséquent, aucun vacuum ne sera observé dans la section du siphon du circuit de tuyauterie.
D. Au moment de dimensionner une pompe à vitesse variable, on peut prévoir un jeu puisque sa vitesse pourrait être surmultipliée au moment de charger le siphon au début du cycle de pompage. Cependant, aussitôt le débit permanent établi, vous devrez réduire la vitesse pour la rétablir au point d’exploitation nominal, pour une hauteur statique du réseau correspondant à SH2. Cette précaution empêchera l’augmentation du débit de la pompe – sans raison dicté par les conditions du procédé. La réduction de la vitesse devrait être contrôlée par un transmetteur de pression qui intervient quand se produit une baisse de pression au refoulement une fois l’écoulement permanent atteint.
Conclusion
Lorsque vous devez dimensionner des pompes dans un circuit de tuyauterie de type 2, la hauteur statique devrait être soigneusement étudiée. Dans le cas contraire, cette négligence pourrait entraîner une vitesse de pompe mal choisie, une mauvaise estimation de la puissance de moteur requise et des effets indésirables dans la section du siphon du circuit de tuyauterie. Des poches d’air pourraient se former dans le siphon et entraîner une interruption de l’écoulement, de possibles problèmes de cavitation et une performance irrégulière de la pompe (c.-à-d., un écoulement réduit ou intermittent). C’est encore plus important quand il s’agit de dimensionner des systèmes de pompage de liquides chargés étant donné la nature des courbes de pompes de liquides chargés et le fait que le liquide chargé est plus lourd que l’eau et que le vacuum au siphon sera atteint aux valeurs DH plus basses.