Des solutions d’ingénierie novatrices
Les normes d’exposition aux particules totales, inhalables ou respirables peuvent être assez variées selon les contaminants en présence; le type de solutions applicables et l’efficacité requise des moyens de contrôle à mettre en place le seront tout autant. Dans le cas particulier des particules respirables de silice cristalline, la nouvelle norme d’exposition est 200 fois inférieure
à celle qui s’applique aux PNCA, 100 fois moins élevée que la norme d’exposition applicable aux poussières de bois2 et 60 fois en dessous de celle applicable à la farine3. Lorsque les cibles à atteindre sont à ce point différentes, il est important de réaliser que les solutions à implanter ne sont pas du même calibre. En présence de silice cristalline, les moyens de contrôle seront donc plus complets, plus stricts et plus complexes; la supervision de leur fonctionnement et de leurs performances sera également nécessaire, et passera par une maintenance efficace et de l’entretien systématique.
Alors que le RSST prescrit le confinement et le captage à la source comme mesures de contrôle prioritaires (RSST, art. 41), c’est dans l’efficacité de ces solutions que résident le succès de vos projets et le respect des normes d’exposition. S’il n’est pas rare de constater que de telles normes peuvent être respectées aux abords d’une ligne de sciage de bois franc ou dans une boulangerie industrielle, où les équipements sont munis d’un système de dépoussiérage peu performant (p. ex. entretien insuffisant, conception inadéquate), il ne sera pas possible de faire ce même constat en présence de contaminants dont les normes d’exposition sont très basses (p. ex. silice cristalline, cadmium, chrome, amiante, cobalt, plomb); dans ces cas, toutes les sources de dégagement de poussières doivent être en tout temps adéquatement contrôlées, ce qui requiert une grande performance des systèmes en place.
En général, il faudra penser à mettre en place une combinaison de solutions de contrôle visant entre autres à :
- Minimiser les émissions fugitives provenant des équipements de procédé en optant pour :
- un maximum de confinement (p. ex. fermeture et étanchéisation);
- du captage à la source (dépoussiérage);
- des solutions de mitigation comme l’abattement de poussières (humides ou sèches) et le mouillage de matériel4.
- Éliminer la contamination indirecte comme les émissions de poussières provenant des piles de matériel sec ou ayant séché par suite d’un déversement ou d’un débordement, et l’entrée par les prises d’air neuf de poussières fines émises à l’extérieur des bâtiments.
- Ajuster les contrôles techniques existants (p. ex. système de ventilation générale, systèmes de dépoussiérage, cabines fermées).
- Maximiser et prioriser l’entretien et la maintenance des équipements et des systèmes ayant un impact critique sur la qualité de l’air.
- Informer et former de façon régulière les travailleur·euse·s et les sous-traitants à propos des dangers causés par la silice cristalline et des moyens de contrôle des risques d’exposition en vigueur sur le site industriel ou minier en question.
- Mettre en place un programme de suivi et de gestion des changements, y compris la révision des mesures administratives appliquées.