Femme ingénieuse : Lyne Ricard

" Jeune, j’étais très curieuse et je cherchais à tout comprendre. C’est en écoutant Blanche-Neige que j’ai pris connaissance pour la première fois de l’existence des ressources naturelles. Je trouvais fascinant qu’on puisse extraire des diamants du sol et j’ai voulu en apprendre davantage. C’est comme ça que j’ai découvert l’ingénierie!

J’ai rejoint Polytechnique Montréal par passion, mais aussi par défi, pour prouver qu’une fille avait sa place dans ce domaine. J’étais déjà sensible à l’impact de l’industrie sur l’environnement, alors j’ai choisi le génie chimique. Ma vision était claire : je souhaitais m’impliquer auprès des industries qui produisaient le plus de gaz à effet de serre pour les rendre plus vertes.

J’ai travaillé pendant 20 ans à améliorer les procédés et les opérations en usine, où la complexité des mandats m’a permis d’acquérir des connaissances très poussées dans le domaine. Puis, je me suis impliquée à l’international en conception de mégaprojets. Cette expérience a été déterminante dans ma carrière. Alors que je côtoyais des zones de guerre et que j’étais impliquée sur des projets délicats, mon équipe multiculturelle m’apportait énormément, autant sur le plan professionnel que personnel.

En 2013, j’ai rejoint BBA pour développer le service qui s’appelait à l’époque Biocarburants, pétrole et gaz. La rencontre avec la firme s’est faite autour de nos aspirations communes pour l’avenir. Alors que la crise climatique s’aggrave, je tenais à m’investir dans une entreprise qui travaille activement à trouver des solutions pour décarboner et pour accompagner les acteurs industriels dans cette transition nécessaire.

À mon arrivée, j’ai mis sur pied une équipe motivée et dynamique qui tire sa richesse de sa diversité culturelle, de genre et d’âge. Ensemble, nous avons organisé notre travail de façon à faciliter la transmission des savoirs. Plus qu’une façon de développer notre expertise, c’est pour moi une responsabilité sociale que de fonctionner ainsi : nous faisons face à énormément de défis mondiaux et je ne vois pas comment nous pouvons les relever sans faire preuve de collaboration.

Il me semble évident que pour construire l’avenir, il faut d’abord écouter les préoccupations, aspirations et idées de la relève. Lorsque j’ai choisi de devenir ingénieure, c’était pour changer le monde. Les jeunes ont encore, sinon davantage, cette même volonté. Aujourd’hui, mon rôle est de les aider à réussir."