Dresser un portrait clair de la situation
Afin de prévenir de tels problèmes, il est important de bien connaître le potentiel de génération d’odeurs de ses installations, ce qui n’est toutefois pas une mince affaire. Heureusement, un outil d’analyse comme sous l’acronyme FIDOR[1], ou “FIDOL”, permet aux entreprises du secteur industriel de mieux cerner l’impact de leurs installations sur le paysage olfactif environnant.
Qu’est-ce que FIDOR?
Le terme FIDOR, utilisé un peu partout dans le monde et proposé par l’Agence environnementale du Royaume-Uni, est l’acronyme des termes anglais « Frequency, Intensity, Duration, Offensiveness, Receptor », soit les paramètres utilisés pour estimer le risque d’une installation en matière d’émission d’odeurs. Il s’agit d’un outil décisionnel qui a été développé afin d’aider les entreprises du secteur industriel à mieux évaluer et à gérer les facteurs qui affectent le niveau de pollution par l’odeur. En établissant une pondération pour chacun des paramètres de l’acronyme FIDOR, il est possible de quantifier le risque de nuisance et d’établir l’approche la plus appropriée et efficace afin de réduire le risque de nuisance olfactive d’un site industriel. La pondération de chaque paramètre est propre à chaque installation industrielle.
En vertu de l’acronyme FIDOR, le risque associé aux odeurs se mesure par : la fréquence des événements liés aux odeurs; l’intensité des odeurs perçues; la durée de l’exposition aux événements générant des odeurs; le degré offensant des odeurs perçues; la sensibilité du milieu récepteur où sont perçues les odeurs.
Que représentent ces paramètres?
Fréquence : nombre d’événements générant des odeurs perceptibles dans le voisinage qui surviennent dans un laps de temps déterminé
- La fréquence des événements perçue est liée à divers facteurs, notamment l’horaire de production de l’usine et les conditions climatiques.
- L’optimisation des paramètres aérauliques des cheminées d’évacuation des odeurs est un moyen efficace de réduire la fréquence des événements liés aux odeurs perçues dans l’air ambiant.
- Certaines autorités se basent en partie sur une limitation de la fréquence et de l’intensité des événements liés aux odeurs afin d’établir la réglementation.
Intensité : concentration des odeurs perçues dans le voisinage
- Des analyses olfactométriques ou des mesures des odeurs dans l’air ambiant permettent d’établir l’intensité des odeurs perçues dans le voisinage.
- Les mesures de réduction des odeurs à la source sont la meilleure façon de diminuer l’intensité des événements dans le voisinage.
- La réduction de la concentration des odeurs perçues dans les environs permet de réduire les risques de plaintes citoyennes.
- La modélisation de la dispersion atmosphérique est notamment utilisée afin de prédire l’intensité des odeurs perçues.
Durée : durée d’exposition de chaque événement perçu dans le voisinage
- La durée des événements générant des odeurs est souvent étroitement liée aux procédés de production en usine et aux conditions climatiques.
- Certains procédés émettant des odeurs peuvent être planifiés à des moments où ils risquent moins d’incommoder le voisinage.
Degré offensant : caractère plaisant ou déplaisant d’une odeur
- Les odeurs plaisantes sont moins susceptibles de provoquer des plaintes du voisinage.
- Ce paramètre est fortement lié à la mémoire olfactive de chaque individu.
- L’amélioration de la qualité d’une odeur peut permettre de réduire les risques de nuisances olfactives.
Sensibilité du milieu récepteur : milieu dans lequel les événements générant des odeurs sont perçus
- La sensibilité est reliée à l’environnement immédiat et à l’endroit où est située l’usine.
- Cela représente le niveau individuel ou collectif de tolérance aux odeurs perçues dans le voisinage.
- Le risque augmente avec le nombre de personnes affectées par les odeurs.
- Une résidence ou une école est plus susceptible d’être sensible aux odeurs qu’une zone industrielle ou une voie rapide.
- Il s’agit du paramètre sur lequel les entreprises industrielles déjà implantées et en exploitation active ont le moins d’influence.
- L’amélioration des relations avec le voisinage favorise une meilleure acceptabilité sociale des activités industrielles de l’entreprise.
- La participation de la population au plan environnemental d’une usine peut être une façon de réduire la sensibilité du voisinage aux odeurs nuisibles.
- L’étalement urbain qui crée une plus grande proximité des quartiers résidentiels et des zones industrielles peut engendrer un risque plus élevé.
- Pour les nouvelles installations industrielles, une étude de la sensibilité du milieu récepteur existant et futur est recommandée.
Pour conclure
Les décideurs peuvent agir sur les paramètres FIDOR à des degrés divers. Variés, les moyens pris pour y parvenir sont propres à chaque entreprise.
Le fait de bien gérer les risques liés aux odeurs permet de maintenir de bonnes relations avec la population avoisinante, en plus d’améliorer l’image de marque de l’entreprise, de favoriser la pérennité des activités opérationnelles et de faciliter les échanges avec les autorités gouvernementales.
Le recours à des experts en gestion des odeurs est recommandé pour adopter les meilleures pratiques en la matière. Les experts pourront vous proposer les actions à entreprendre afin de réduire votre impact de façon durable. Dans ce contexte, BBA peut vous aider à diagnostiquer, mesurer et prioriser les mesures à prendre afin d’établir l’envergure des odeurs sur le voisinage et les mesures à préconiser.
- Environmental Agency (2011). Environmental Agency. Government of United Kingdom. Additional guidance for H4 Odour Management – How to comply with your environmental permit. GEHO0411BTM-E-E. Accessible au : https://assets.publishing.serv...