La photogrammétrie et la structure à partir du mouvement
La photogrammétrie est une technique qui fait appel aux rayons lumineux captés par un appareil photo. Selon cette technique, deux images bidimensionnelles (2D) d’un objet sont relevées à des endroits différents afin de créer une représentation tridimensionnelle de cet objet. La photogrammétrie conventionnelle demande la localisation en 3D de points de contrôle ou des positions de la caméra (emplacement et orientation). Le spécialiste utilise un couple de clichés stéréoscopiques pour cibler les points de contrôle correspondants sur chacune des images pour calculer les coordonnées 3D ainsi que les emplacements et orientations de la caméra puis effectue des ajustements par une série d’algorithmes complexes.
La structure à partir du mouvement (Structure from motion), ou SfM, est une technique photogrammétrique avancée qui repose sur les mêmes principes que la photogrammétrie conventionnelle, avec pour différence qu’elle peut déterminer les emplacements et les orientations de la caméra sans préciser les coordonnées 3D des points de contrôle. Avec la SfM, la position de la caméra est calculée à l’aide d’algorithmes complexes, interactifs et redondants afin d’extraire les caractéristiques de plusieurs images qui se chevauchent et de générer des nuages de points épars. Les nuages de points épars sont ensuite l’objet d’un autre traitement qui vise à générer des nuages de points plus denses à l’aide de l’approche stéréo multi-vues (MVS).
La photogrammétrie et la numérisation des pentes rocheuses et la cartographie des joints
N’importe quel appareil photographique (appareil photo reflex mono-objectif numérique, appareil photo sans miroir, appareil photo d’un téléphone cellulaire, etc.) peut être utilisé pour les travaux de photogrammétrie. Toutefois, les appareils et les objectifs de meilleure qualité peuvent fournir de meilleures images qui produisent des modèles 3D plus précis. L’utilisation de véhicules aériens sans pilote (UAV) ou de drones est aussi de plus en plus courante pour obtenir des données géométriques sur les parois rocheuses.
Le flux photogrammétrique typique qui sert à numériser des pentes rocheuses comprend les étapes suivantes :
- Installation des points de contrôle au sol (PCS) sur ou à proximité de la pente rocheuse
- Relevé des coordonnées des PCS ou des emplacements de la caméra
- Prise de plusieurs photos de la paroi rocheuse
- Post-traitement des images recueillies dans un logiciel de photogrammétrie
Les techniques retenues pour le géoréférencement, le réglage de la caméra et la saisie des images ont des répercussions sur la qualité et la précision des modèles obtenus. Les modèles 3D produits avec un bon géoréférencement et les bonnes méthodes peuvent être précis à quelques centimètres près.
L’orientation de la structure ainsi que l’espacement et la rugosité des joints peuvent être mesurés sur les modèles 3D d’une pente rocheuse afin de procéder à l’analyse des joints. La Figure 1 montre un exemple de modèle numérique de terrain d’une pente rocheuse avec cartographie des joints. Le modèle a été construit à partir d’images prises avec un iPhone 12.