Dans l’éventail des solutions de décarbonation, l’efficacité énergétique est l’une des rares mesures qui offre la possibilité de générer des économies substantielles à une entreprise.
Le rapport sur l’État de l’énergie au Québec 2023, réalisé par la Chaire Énergie - HEC Montréal, nous rappelait le mois dernier que pour chaque unité d’énergie utile pour les consommateurs industriels, près de deux unités d’énergie sont perdues sans être valorisées dans l’économie. Les mesures d’efficacité énergétiques représentent donc un potentiel énorme d’amélioration pour ces acteurs.
Alors, par où commencer?
« La première étape est de faire une utilisation plus raisonnable de son énergie. Avec des investissements mineurs, puisqu’on ne change ni les infrastructures, ni les procédés, il est possible d’économiser en moyenne jusqu’à 5 à 10% de son énergie. Cela équivaut à une baisse des tonnes de CO2 émises et à de réelles retombées économiques qu’il ne faut pas négliger, » explique Nicholas Allen, ingénieur en énergie et qualité de l’air.
Le premier outil consiste à effectuer son bilan énergétique ce qui permettra d’identifier son profil ainsi que ses principaux postes de consommation. Avec ces informations, un spécialiste saura faire un plan sur-mesure tirant profit des avantages et limitations des différents systèmes et équipements.
Ce plan visera à :
- Réduire la consommation d’énergie à la source
- Créer des synergies entre les systèmes
- Optimiser les infrastructures déjà déployées
- Favoriser les principes de valorisation de la chaleur
- Moduler les systèmes pour répondre à la demande de façon optimale
- Maximiser les aides financières disponibles
« Implanter les mesures d’efficacité énergétique est une première étape, mais ce qui permettra d’avoir des résultats signifiants, c’est de les maintenir dans le temps et d’en faire une bonne gestion. Pour cela, le suivi de performance combiné au numérique offrent un précieux coup de main! » spécifie Alexandre Rousseau, ingénieur en énergie et qualité de l’air et gestionnaire d’énergie certifié (CEM®).
Et si ce premier 10% s’atteint relativement facilement, c’est ensuite que les choses se corsent. Mais alors que les industriels font face à un double défi, soit celui de répondre à la demande grandissante en ressources stratégiques, tout en se décarbonant eux-mêmes, il est essentiel de pousser les mesures d’efficacité énergétique plus loin, et il existe des solutions pour le faire.