Lorsque l’on conçoit des déshuileurs pour séparer des hydrocarbures de la phase aqueuse, le but ultime est de ramener la quantité d’hydrocarbures entraînés à un niveau qui permettra :
- un fonctionnement efficace de l’équipement en aval;
- le respect des normes environnementales pour le rejet des eaux usées.
Alors que les règlementations environnementales deviennent de plus en plus rigoureuses, il devient nécessaire d’améliorer les méthodes de conception actuelles (norme 421 de l’American Petroleum Institute [API]) pour la séparation gravitaire des hydrocarbures de la phase aqueuse afin que les limites de rejets ne soient pas dépassées. Le but est d’éviter une réduction de la production tout au long de la durée de vie des installations de production en veillant à ce que l’eau rejetée soit conforme aux normes environnementales.
Cibles pour les eaux usées
À l’heure actuelle, les projets extracôtiers ciblent un taux de 29 mg/l d’huile et de graisse tel que mesuré selon la méthode 1664A de l’EPA. Cette méthode détermine les composants solubles dans l’hexane des eaux usées et mesure par conséquent :
- l’huile dispersée (libre);
- l’huile dissoute;
- la graisse (s’il y en a).
Comme les limites futures seront sans doute plus basses, un équipement de séparation bien conçu et très efficace est nécessaire. La marge d’erreur dans la conception est par conséquent mince, ce qui exige des méthodes de conception supérieures (c.-à-d. plus précises) à celles de la norme API 421.
Énoncé du problème
Il n’est pas possible de prescrire un rendement de séparation des gouttelettes d’une taille spécifique en phase dispersée, indépendamment de la quantité d’entraînement d’ hydrocarbures ciblé. En effet, puisque l’un des paramètres est dépendant de l’autre, il y a qu’un seul degré de liberté, et non deux. Le facteur de corrélation fondamental liant deux paramètres (en supposant qu’il n’y a pas de coalescence) est la distribution de la taille des gouttelettes en phase dispersée, produites par l’équipement de procédé. Il est donc nécessaire de prévoir et de mesurer la distribution des gouttelettes selon leur taille.
La vitesse de décantation est fonction de la taille des gouttelettes. Puisque les gouttelettes peuvent coalescer, il faut tenir compte de l’incidence de ce phénomène sur la décantation. Le taux de coalescence à l’interface fractionnaire (fICE), soit la probabilité de coalescence en cas de collision entre deux gouttelettes, doit aussi être déterminé par des mesures expérimentales.
Lors de la modélisation de la décantation (pour les déshuileurs gravitaires), il faut connaître la distribution de la tailles des gouttelettes et le fICE. Il faut aussi tenir compte d’un régime de décantation freinée pour déterminer correctement le temps de résidence nécessaire pour atteindre le rendement de séparation ciblé.
Norme API 421 VS procédure de conception améliorée