Calcul des contraintes de point critique et de la durée de vie en fatigue restante à l’aide d’une analyse par la méthode des éléments finis (EF)
Une analyse par éléments finis approfondie des structures pourrait compliquer l’évaluation de la « contrainte nominale » à utiliser avec la courbe S-N, étant donné qu’une partie du facteur de concentration de contrainte locale est prise en compte dans la courbe S-N. Dans bien des cas, il peut s’avérer plus commode d’employer une autre stratégie pour calculer des dommages de fatigue lorsque des contraintes locales sont définies à partir d’une analyse par éléments finis. Lorsqu’on élabore le modèle à éléments finis, il faut que le maillage soit suffisamment fin pour prédire convenablement les points critiques de l’élément soumis à la fatigue. Il est également important de prévoir un changement continu, et pas trop brusque, dans la densité du maillage de l’élément aux endroits où les contraintes de point critique doivent être calculées. Par ailleurs, la dimension du modèle devrait être suffisamment grande au point que les résultats calculés ne soient pas trop affectés par les hypothèses émises concernant les conditions aux limites et l’application des charges.
Après avoir calculé les points critiques, il faut évaluer les points de contraintes à une distance de 0,5 t et 1,5 t par rapport au point critique, où « t » correspond à l’épaisseur de la plaque (épaisseur de la plaque à la bordure de cordon de soudure où le point critique du point de raccordement est évalué). Ces endroits sont également désignés « les points de mesure pour l’extrapolation de la contrainte ». Les valeurs de contraintes de point critique doivent être comparées avec la limite supérieure de fatigue spécifiée au moyen d’une analyse linéaire (Fig. 5).
Dans une autre approche, s’il s’avère nécessaire de faire un modèle des discontinuités stationnaires, telle qu’une fissure, la méthode classique des éléments finis exige que le maillage se conforme aux discontinuités géométriques. Il est donc nécessaire de raffiner significativement le maillage dans la zone de la pointe de fissure pour enregistrer les champs asymptotiques singuliers de manière appropriée.
La modélisation d’une fissure en cours de propagation est encore plus fastidieuse, car le maillage doit être mis à jour en permanence pour concorder avec la géométrie de la discontinuité à mesure que la fissure progresse. La méthode des éléments finis étendus (XFEM) permet de pallier les lacunes associées au maillage de la surface des fissures. Il s’agit d’une évolution de la méthode des éléments finis classique qui permet d’introduire facilement des fonctions d’enrichissement local dans une approximation par éléments finis. La présence de discontinuités est assurée par les fonctions enrichies spéciales conjointement avec des degrés de liberté supplémentaires (Fig. 6). En revanche, le cadre des éléments finis et ses propriétés, telles que la sparsité et la symétrie, sont conservés.