Maladies professionnelles
Il arrive que les travailleurs soient exposés à des contaminants ciblés ou pas par la règlementation comme :
- Acide chromique, chromates et dérivés;
- Vapeurs de brais (brais de houille);
- Arsenic (et composés);
- Oxyde de fer (fumées / poussières);
- Poussières : silice cristalline, béryllium, cadmium, amiante, nickel, cobalt, bois, farines et enzymes (contenus dans certains types de farine et additifs), etc.;
- Composés organiques volatiles (COV).
Si les concentrations ambiantes excèdent les valeurs d’exposition recommandées ou permises, les personnes exposées risquent de développer des maladies professionnelles. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM, France), 4% à 8% des cancers seraient causés par des facteurs professionnels, soit entre 8 000 et 32 000 cas par année au Canada, dont 2 000 à 4 000 au Québec1. De plus, ces cancers attribuables au travail sont à 70 % de type broncho-pulmonaire.
Il est primordial de comprendre que les conséquences d’une exposition excessive sont importantes pour la santé des travailleurs et la pérennité des entreprises. Paradoxalement, le diagnostic est facile à réaliser et les solutions de contrôle peuvent être relativement simples à mettre en place. En attendant, le port d’équipements de protection respiratoire individuelle est obligatoire, mais les risques ne sont pas pour le moins éliminés.
Un exemple concret : la silice cristalline
BBA a été mandatée par le département d’hygiène et de santé sécurité d’une entreprise minière pour diagnostiquer l’efficacité de la ventilation au secteur du concentrateur. Des dépassements de normes y sont fréquemment mesurés, et ce, depuis plusieurs années.
La concentration des poussières respirables, qui sont par définition de 10 microns et moins, doit demeurer inférieure à 0,025 mg/m3 (TLV2 – 8 heures) dans la région où se situe la mine. Par comparaison, au Québec l’exposition ne doit pas excéder 0,1 mg/m3 (VEMP3 – 8 heures) et elle doit être minimale en tout temps (EM)4, 5.
La méthodologie employée pour diagnostiquer un problème est une combinaison de mesures aérauliques (débits d’air) et de traçage fumigène. Un bilan d’air basé sur des mesures prises au site permet d’établir de manière mathématique la pressurisation relative entre les différents secteurs d’un bâtiment. Le traçage fumigène permet quant à lui une observation visuelle et une évaluation qualitative de l’évolution de l’air à l’intérieur des murs. Ce traçage met notamment en évidence les mouvements d’air (directions, trajectoires) et la force :
- Des courants d’air (ex. : ouverture de portes de garage);
- Des vents internes (proportionnels et dans la même direction que les vents extérieurs);
- Des courants convectifs;
- Des effets tunnel;
- Des conflits entre les systèmes de ventilation;
- Des turbulences, etc.
L’utilisation de bombes fumigènes permet également d’évaluer l’efficacité de dilution des contaminants dans un secteur ou un bâtiment; les changements d’air réels peuvent même être évalués en chronométrant le temps de dissipation de la fumée.