Les explosifs
Les explosifs du type ANFO (ammonium nitrate-fuel oil) à base de nitrate d’ammonium (NH4NO3) sont les plus utilisés dans l’industrie minière. La détonation des explosifs est rarement une réaction complète. En effet, on peut estimer que de 5 % à 30 % des explosifs n’ont pas réagi et se trouvent sur la surface du minerai (Water Conscious Mining, 2017).
L’ammonium (NH4+) et les nitrates (NO3-) provenant des explosifs qui n’ont pas réagi se lixivient dans les eaux de dénoyage. De la même façon, ces résidus d’explosifs peuvent se retrouver dans les aires d’entreposage du minerai et du matériel stérile et se lixivier lors de précipitations. La plupart des contaminants finissent leur parcours dans l’eau des parcs à résidus. Selon la concentration et la spéciation, l’azote ammoniacal est susceptible d’engendrer de la toxicité à l’effluent. Les nitrates, quant à eux, n’occasionnent habituellement pas de toxicité aux concentrations rencontrées dans les effluents miniers. Toutefois, les nitrates sont des nutriments et pourraient participer à accélérer l’eutrophisation du milieu récepteur.
Pour chaque opération minière, il est possible de minimiser l’ampleur de la contamination. Les pratiques d’entreposage des explosifs et les méthodes de dynamitage peuvent contribuer de façon notable à la contamination de l’eau. Les procédures de manipulation et d’utilisation établies par les fournisseurs d’explosifs devraient être respectées en tout temps. Une bonne pratique à adopter à la suite des opérations de dynamitage est de disposer adéquatement des résidus d’explosifs avant qu’ils ne soient lixiviés au contact de l’eau dans les galeries ou les fosses. Le type d’explosifs utilisé aura aussi une influence sur la présence de ces contaminants.
Dans les cas où la contamination devient critique, l’ANFO peut être substitué par des explosifs sous forme d’émulsions, lesquelles sont connues pour libérer moins d’azote ammoniacal. Ces explosifs sont en général plus coûteux et nécessitent une évaluation des risques et des bénéfices avant leur implantation. De plus, le personnel des groupes opérationnels doit être sensibilisé aux répercussions de leurs activités sur la contamination de l’eau, de façon à l’inciter à adopter ces bonnes pratiques.